Alors qu’il y a quelques mois, nous apprenions tous à nous adapter aux défis que représente le fait de rester à la maison, nous apprendrons bientôt à nous adapter à nouveau lorsque nous commencerons à réintégrer la société.

Protéger le plus grand nombre de personnes possible implique à la fois de minimiser la propagation des maladies et de protéger l’économie, et ces efforts sont en contradiction les uns avec les autres puisque la réouverture de l’économie implique inévitablement de rassembler à nouveau les gens. L’adaptation à cette phase de la pandémie ne consistera donc pas seulement à établir cet équilibre, elle s’accompagnera probablement aussi de conflits interpersonnels sur la meilleure façon de s’y prendre.

Vous avez peut-être remarqué que les idées sur la façon dont nous devrions réagir à la pandémie COVID-19 se sont révélées assez polarisantes. Ce résultat n’est pas nouveau ; en réponse à tout dilemme, il est prévisible qu’il y aura un désaccord général sur la “meilleure” façon de le traiter. Nous avons tendance à regarder par-dessus la brèche en nous demandant comment “l’autre côté” a pu être aussi malavisé. Au cours des débats, des accusations sont lancées d’un côté à l’autre sur le manque d’éducation, le lavage de cerveau et l’immoralité.

Comment deux personnes ayant des points de vue opposés peuvent-elles être aussi sûres d’avoir raison ? La psychologie peut nous en apprendre beaucoup sur ce qui se passe réellement ici. D’une part, les différences de personnalité contribuent probablement à diviser certains sujets.

Par exemple, les différences individuelles dans l’aversion aux pertes (la préférence pour l’évitement des pertes par rapport au potentiel de gain) et la tolérance au risque (la préférence pour l’optimisation de la récompense ou du gain malgré les risques potentiels) peuvent expliquer pourquoi certaines personnes ont tendance à se concentrer sur la réduction de la propagation des maladies alors que d’autres s’attachent davantage à retrouver un sentiment de normalité.

Les recherches montrent que la tendance à l’aversion pour les pertes par rapport à la tolérance au risque est indépendante du niveau d’éducation ou d’intelligence, et les deux tendances ont certainement leurs propres avantages et inconvénients en termes de résultats.

Alors que faire lorsque nous nous heurtons inévitablement à des personnes ayant des points de vue opposés ?

Écouter pour comprendre

N’oubliez pas que, tout comme vous êtes probablement bien ancré dans vos convictions, il est probable que la personne en face de vous le soit aussi. Même si vous pensez que cette personne a simplement besoin d’informations ou de compréhension pour changer d’avis, les raisons qui sous-tendent son attitude sont probablement beaucoup plus complexes que cela.

Donc, au lieu d’avoir pour objectif de la persuader, voyez ce qui se passe lorsque votre objectif passe à une meilleure compréhension d’elle. Cela ne signifie pas que vous devez être d’accord avec elle, mais simplement que vous devez l’écouter. Nous rencontrons souvent des personnes ayant des points de vue opposés au travail, dans nos familles et dans nos cercles sociaux. Apprendre à écouter avec curiosité plutôt qu’avec jugement est une compétence importante qui nous aide à cultiver des relations plus profondes.

Parlez pour vous-même

Cela dit, vous êtes libre d’expliquer votre point de vue, tout comme l’autre personne. Rappelez-vous simplement que les autres ont plus de chances d’entendre votre point de vue s’ils ne se sentent pas critiqués. Expliquez votre point de vue sans faire honte à l’autre personne. La situation de chaque personne est différente, et le fait de parler de votre expérience unique aide les autres à comprendre comment vous êtes arrivé là où vous êtes maintenant.

Trouvez un terrain d’entente

Naturellement, nous n’allons pas toujours voir les choses du même œil avec tout le monde. Cependant, si nous restons curieux et ouverts, nous pouvons probablement trouver un terrain d’entente avec presque tout le monde. Nous avons tous connu simultanément un changement majeur dans nos vies en raison d’une pandémie mondiale, ce que personne vivant aujourd’hui n’a connu auparavant. Le fait de se concentrer sur nos expériences communes favorise un sentiment d’interdépendance et encourage l’empathie.